Depuis toutes ces années que les acteurs, partenaires et bailleurs financiers sont engagés dans la lutte contre le VIH/Sida en RD Congo, beaucoup de stratégies de communication pour le changement de comportement ont toujours été mises en place pour, permettre à la population de prévenir la contamination aux infections sexuellement transmissibles et au VIH.

De toutes ces stratégies, il y en a une qu’une bonne partie de l’opinion nationale aurait bien voulue voir s’accentuer pour une autre dimension d’impact, surtout dans les milieux des jeunes. Il s’agit bien entendu de l’implication des artistes musiciens dans la lutte contre le VIH/Sida.

En effet, les artistes musiciens congolais sont de leaders d’opinion qui exercent effectivement une influence considérable dans le comportement de la population, particulièrement de la jeunesse. Et à ce titre, d’aucuns sont convaincus qu’ils seraient d’un atout très efficace qu’il faudrait capitaliser dans la lutte contre le VIH/Sida.

De la sorte, d’aucuns émettaient le vœu de voir un jour et pourquoi pas régulièrement, les artistes musiciens congolais, tirer la sonnette d’alarme dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida. Ce qui hier, était un rêve, est devenu aujourd’hui une réalité.

En effet, le samedi 19 mai 2007 a été une journée assez exceptionnelle dans la mesure où le Stade des Martyrs de la Pentecôte a vibré sous le signe de la lutte contre le VIH autour d’un grand concert musical dénommé « ABCD, RIEN QUE LA VERITE ».

Ce grand événement, consécutif à l’élaboration d’un album, a été organisé par l’Ambassade des Etats-Unis, en collaboration avec Music Club de Kinshasa, l’Association de Santé Familiale (ASF/PSI), et bien entendu, toutes les autres organisations partenaires engagées dans la lutte contre le VIH/Sida en République Démocratique du Congo.

Il convient de signaler que beaucoup de musiciens ont participé à cet album, parmi lesquels nous citons notamment : KARMAPA, KRISTO PAPA KANGO, Alex DENDE, Didier NTUMBA, Fally IPUPA, Rigobert MBILA, Paty PATCHECO, Jean GOUBALD, Ja’ CAPELLA, Bill CLINTON, Jean René BALEKITA, Félix WAZEKWA, Papa WEMBA, Alain MPELA, EMENEYA, Akram NGOIE, WERRASON.

Outre la sensibilisation par la chanson qui constituait l’objectif principal de cette journée, un accent particulier a aussi été mis sur le dépistage volontaire.

En effet, depuis que l’humanité est entrée en guerre contre le VIH/Sida, l’abstinence sexuelle, la bonne fidélité ainsi que l’utilisation correcte et systématique du préservatif (condom) constituaient jusque là, les trois modes de prévention de cette pandémie. C’est ainsi que l’on parlait toujours de la formule « ABC » de la lutte contre le VIH/Sida, c’est-à-dire l’Abstinence, la Bonne Fidélité et le Condom.
Il convient cependant de souligner que l’approche actuelle intègre dans la lutte, le dépistage volontaire comme l’un des modes de prévention. Ce qui fait passer « ABC » en « ABCD », bien entendu « D » étant le Dépistage.

Dans la mesure où ACS/AMO-CONGO est une ONG congolaise drainant derrière elle une expérience de près de 15 ans dans la prise en charge globale du VIH/Sida, surtout dans l’aspect « Dépistage Volontaire », il n’était que normal qu’elle soit hautement impliquée pour contribuer à la réussite de cette journée.

C’est dans ce sens qu’ACS/AMO-CONGO a été désignée pour réaliser le dépistage volontaire dans les alentours du Stade des Martyrs ainsi que la sensibilisation de la masse grâce aux pairs éducateurs mobiles.
Pour ce faire, la présence personnelle du Directeur National de ACS/AMO-CONGO, Dr Henri MUKUMBI qu’accompagnaient environ 55 de ses agents, prouve à suffisance l’importance que cette structure a accordée à cette journée hautement importante dans la lutte contre le VIH/Sida en République Démocratique du Congo.

Plusieurs tentes, chaises et tables ont été mises à la disposition du personnel médical d’ACS/AMO-CONGO par les organisateurs, dans le but de lui permettre de réaliser leurs activités dans de bonnes conditions.

Pour ce qui est du dépistage, il est important de signaler qu’ACS/AMO-CONGO s’était préparée pour dépister 2.000 personnes au sein du Stade des Martyrs lors de cet événement. Et pour ce faire, son véhicule de Dépistage Mobile, avec tout le matériel qu’il contient était bel et bien présent sur le lieu de la manifestation. En outre, ACS/AMO-CONGO a dépêché au Stade des Martyrs 150 pairs éducateurs mobiles sous sa supervision.

Tous les différents services accompagnant le test de dépistage étaient au rendez-vous : un agent pour recevoir les personnes désireuses de passer le test était là pour le counselling pré test ; ensuite le candidat au dépistage était conduit auprès d’une autre personne chargée de son identification et de son enregistrement sur les fiches prévues à cet effet ; il sera alors orienté grâce à son jeton, vers une autre personne qui effectue le prélèvement sanguin. Enfin, une fois le prélèvement effectué, il ne lui reste qu’à passer la semaine suivante à l’un des centres de Dépistage de ACS/AMO-CONGO à Kinshasa le plus proche de sa résidence, pour le retrait de son résultat, où un service de counselling post test est aussi opérationnel.

Nous rappelons qu’ACS/AMO-CONGO dispose actuellement de trois grands centres de Dépistage Volontaire dans la Ville de Kinshasa, notamment : le Centre situé aux environs du Stade des Martyrs, le Centre de Binza Ozone et le Centre de N’djili.

Sur les 2.000 dépistages fixés comme objectif à réaliser, seulement 689 personnes, venant de tous les horizons, tous âges et sexes confondus, avaient librement décidé de passer leur test de dépistage. Signalons que sur cet effectif, 6 personnes seulement ont été dépistées positives, soit environ 1%.

Relevons également que cette manifestation avait une telle importance que beaucoup d’organes de médias audio-visuels et de la presse écrite étaient présents au Stade pour la couverture médiatique. Le Directeur National de ACS/AMO-CONGO pour sa part, a été beaucoup sollicité pour accorder des interviews aux reporters d’un grand nombre de télévisions et radios.

Par ailleurs, sur demande des organisateurs, le Directeur National de ACS/AMO-CONGO est intervenu aussi bien avant qu’après cette journée, à quelques émissions dont nous relevons celles sur Radio Okapi et sur SANGO MALAMU, pour ne citer que ces deux organes de presse.

Disons enfin que cette manifestation qui a démarré pendant la journée, s’est poursuivie jusque tard la nuit, du moins dans sa partie musicale.

Nous saluons donc les organisateurs de ce grand événement en émettant bien sûr le vœu de voir d’autres avec beaucoup plus d’impact, se produire pour l’intérêt de la population congolaise contre le VIH/Sida, non seulement à Kinshasa la capitale, mais aussi pourquoi pas dans les provinces du pays, où l’information n’arrive pas toujours comme on l’aurait souhaité.

Ces chansons étant présentées à la population, nous pensons qu’il serait important que les organes de presse puissent continuer leur vulgarisation, dans le but de permettre que le message y contenu soit livré à grande échelle à la population. Dans le même ordre d’idées, les émissions à caractère musical étant parmi celles les plus suivies, l’occasion est donc donnée aux journalistes et animateurs de décortiquer le fond de toutes ces chansons, afin que le presse soit effectivement au service de la population.

Notre vœu en effet, c’est de voir nos populations, adopter un comportement encore plus responsable, par l’entremise de toutes ces belles chansons, destinées à contribuer à la lutte contre le VIH/Sida dans notre pays.

Guy BONGONGO
Responsable Communication, Média et Diffusion