Quid des recherches en cours sur le sida ?
Les stratégies de prévention ont surtout mis l'accent sur l'utilisation des préservatifs pour réduire la transmission du VIH par voie sexuelle, mais les chercheurs développent actuellement des gels ou crèmes microbicides que les femmes peuvent appliquer comme des spermicides. Les intervenants considèrent qu'un tel produit est un élément crucial d'une stratégie de prévention efficace. On espère que les microbicides seront mis sur le marché au cours des cinq à sept prochaines années.
Bien que les stratégies de prévention comme les campagnes de sensibilisation, l'abstinence, la circoncision masculine, l'utilisation de préservatifs, les microbicides et les programmes d'échange de seringues soient importantes, un vaccin contre le VIH pourrait être la stratégie la plus efficace. Même si la distribution d'un vaccin préventif pourrait s'avérer difficile à l'échelle mondiale, elle ne serait pas aussi difficile que les changements sociaux et culturels requis pour que d'autres approches soient efficaces.
La recherche d'un vaccin contre le Sida remonte à la découverte du VIH vers les années 1983. Toutefois, l'élaboration d'un tel vaccin s'est révélée beaucoup plus difficile qu'il était prévu initialement. L'Initiative internationale pour un vaccin contre le sida (IAVI), qui a été lancée en 1996, est maintenant présente dans 23 pays .
Au Canada, le Réseau canadien pour les essais VIH a fait ses premiers essais au début de 1991. De ce fait, en 1997, l'ancien président américain Bill CLINTON a mis les scientifiques au défi de développer un vaccin dans un délai de dix ans, et c'est ainsi que le HIV Vaccine Trials Network a été fondé.
Les essais cliniques des vaccins expérimentaux se divisent en trois phases. Dans le cadre des essais de la phase I, l'innocuité et la réaction immunologique à un vaccin potentiel sont testées sur un petit nombre de personnes saines qui ne sont pas considérées comme à risque de contracter le VIH. Il faut en général un an pour terminer cette phase, qui ne débute qu'après plusieurs années de recherche fondamentale préclinique.
Les vaccins expérimentaux efficaces peuvent être mis à l'essai à la phase II, qui comprend un plus grand nombre de personnes à faible risque et à risque élevé de contracter l'infection au VIH. Cette phase qui aide à préciser le dosage du vaccin et à apporter des données supplémentaires sur l'innocuité, peut habituellement s'effectuer sur une période de deux ans. Enfin, les essais de la phase III, qui nécessitent au moins trois ans pour être menés à fond, sont effectués sur des milliers de volontaires qui sont à risque élevé de contracter le VIH. La phase finale des essais du vaccin renseigne sur l'efficacité de la protection contre l'infection au VIH dans un environnement à risque élevé.
Jusqu'à présent, les rares vaccins qui sont arrivés à la troisième phase des essais ont échoué le test d'efficacité. Actuellement, on ne procède aux essais de phase III qu'avec un seul vaccin expérimental et seulement quelques candidats participent aux essais de phase II.
Bien que le développement d'un vaccin efficace se soit révélé plus lent que la majorité des gens l'avaient prévu, il ne faut pas oublier que le développement de vaccins contre d'autres infections virales telles que la poliomyélite, les hépatites A et B ou la rougeole a nécessité de deux à cinq décennies, et qu'on n'a pas encore réussi à développer un vaccin contre l'hépatite C.
La discussion entourant les vaccins n'a porté jusqu'à présent que sur les « vaccins préventifs contre le VIH » ; c'est-à-dire les vaccins qui peuvent être donnés à des personnes non atteintes pour les protéger contre le VIH si elles entrent en contact avec lui.
Ce vaccin est très semblable aux autres vaccins connus, comme les vaccins contre la grippe, l'hépatite B ou la varicelle. La deuxième catégorie de vaccin – dont on a peu parlé dans les médias et qui connaît peu de succès jusqu'à présent – est le « vaccin thérapeutique contre le VIH ». Un tel vaccin ferait office d'adjuvant donné à une personne infectée en même temps que les médicaments prescrits, afin de réduire la dose de ces médicaments et la durée de la pharmacothérapie.
Le développement de vaccins thérapeutiques a connu moins de succès que celui de vaccins préventifs. Toutefois, le fabricant de vaccins AVENTIS Pasteur a réussi à mener plusieurs vaccins thérapeutiques expérimentaux à l'étape des essais.
Pour ce qui est du traitement, le premier médicament approuvé pour combattre le VIH a été l' AZT (zidovudine) et, depuis ce temps, des dizaines d'autres agents antiviraux ont été ajoutés à l'arsenal contre le VIH.
La polythérapie, modifiée périodiquement, est maintenant une pratique courante parce qu'elle accroît l'efficacité des médicaments individuels, tout en réduisant la résistance aux médicaments.
On ne parle pas de « guérir » le sida . Comme pour d'autres infections virales, l'accent est placé sur la prévention et sur l'efficacité du traitement. De nombreuses autres infections virales « font leur temps », comme la grippe, le rhume, la rougeole, les oreillons, la rubéole, la coqueluche et, en général, elles ne mettent pas la vie en danger, bien que toutes ces maladies aient fait des victimes.
D'autres maladies virales peuvent laisser leurs victimes défigurées, comme la variole , ou invalides, comme la polio , tandis que des infections virales comme l'hépatite C peuvent échapper à la détection pendant des dizaines d'années avant de causer des dommages importants.
Aucune de ces maladies n'est guérissable, mais la recherche médicale a permis de produire des traitements contre la plupart de ces infections virales, et bon nombre de ces infections peuvent être prévenues à l'aide des vaccins.
Un jour, le spectre du VIH pourrait sembler aussi éloigné que celui de la polio ou de la variole si un vaccin préventif était découvert. C'est cela l'espoir de toute l'humanité.
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